Il y a quelque chose d’extraordinaire chez les enfants. Ils ne veulent rien, ils ne savent rien, ils n’y peuvent rien, ils ne possèdent rien. Ils ne « sont » rien encore, sinon eux-mêmes. Et pourtant ils « sont » totalement, entièrement. Tout dans leur façon d’être nous rappelle comment être.
Ils ne cherchent pas à obtenir ni à plaire ni à conserver ni à influencer ni à contrôler quoi que ce soit ni qui que soit ou alors rarement et c’est souvent parce qu’ils nous imitent.
Ils explorent leur réalité avec une insouciance infinie et souvent désarmante, toujours prêts à s’abandonner à l’aventure qui s’offre à eux.
Ils ne prétendent pas à autre chose qu’à ce qui les traverse ici et maintenant. Ils respectent leurs instincts, leurs besoins. Ils jouent de tout et avec tout.
Ils ne s’identifient pas – du moins pas encore – à ce corps qui leur est donné ni aux émotions qu’ils ressentent ni à l’énergie qui circule en eux, pas plus qu’aux gestes et aux pensées qu’ils ont. Ils se laissent être traversés, agis, par le souffle de la vie sans analyser ni juger, sans lutter.
Plus j’avance dans ma vie et plus j’ai l’impression de renaître à ce regard d’insouciance sur ce qui se passe en moi et autour de moi.
Plus je me dépouille de mes peurs, de mes conditionnements, de mes croyances, de toutes ces identités auxquelles j’ai donné consciemment ou pas mon accord, plus je vais l’âme légère, baigné par l’apesanteur du vide en moi et animé intérieurement sans raison d’une joie et d’une paix toutes naturelles.
J’apprends chaque jour énormément de mon fils en l’observant et en m’observant l’observer. Je rends grâce de sa présence dans ma vie et rends grâce à la vie de sa générosité infinie.